Frapper les femmes en islam : mythe ou réalité ?

On entend souvent que le Coran « autorise les hommes à frapper leurs femmes ». Mais ce qu’ignorent ceux qui dénoncent ce verset, ou ce qu’ils refusent de comprendre, c’est qu’un texte ne se lit jamais isolément. Il doit être interprété à la lumière de la Sunna du Prophète – que les prières et la paix de Dieu soient sur lui – des paroles des Compagnons et du contexte de la Révélation.

Pour comprendre l’importance de ce texte, il faut replacer les choses dans leur contexte historique. À l’époque préislamique et dans la plupart des civilisation anciennes – grecque, romaine, perse ou arabe – les femmes étaient souvent considérées comme des biens. Elles n’avaient presque aucun droit légal, leur parole comptait peu, elles pouvaient être mariées sans leur consentement, battues, et même parfois éliminées à la naissance, comme dans le cas tragique de l’infanticide féminin en Arabie préislamique. Dans ce contexte, la maltraitance et l’exploitation des femmes étaient la norme.

L’islam est venu transformer radicalement cette situation. Le Coran a accordé aux femmes des droits légaux et sociaux : droit à l’héritage, droit à une dot, droit au consentement au mariage et protection contre les abus. La violence gratuite contre elles est interdite.

Le verset évoquant un « coup » en dernier recours ne doit pas être compris comme une permission générale de violence. Les exégètes précisent que le geste devait être symbolique, limité, et ne jamais causer de douleur ou de blessure [Muslim : 1218 ; Abou Dawoud : 1905 ; At-Tirmidhi : 1163, 3087], comme un petit coup avec un siwak [Tafsiru-t-Tabari : 9387, 9386] ou un mouchoir enroulé [Dalilu-l-Falihin : 2064 ; Al-Mufhim]. D’ailleurs, la gifle est explicitement interdite dans la Sunna [Abou Dawoud : 2142]. Et surtout, la Sunna va plus loin : le Prophète – que les prières et la paix de Dieu soient sur lui – n’a jamais levé la main sur ses épouses, traitait les femmes avec respect et douceur, partageait les tâches et valorisait leur parole. Dans une époque où la violence contre les femmes était courante, son comportement représentait une révolution morale et sociale.

Aujourd’hui encore, ce modèle doit être celui suivi par tout musulman : la Sunna recommande de ne pas appliquer la permission évoquée dans le verset, et de privilégier la bienveillance, le dialogue et le respect.

Ceux qui dénoncent ce verset tout en ignorant le contexte historique et la pratique prophétique montrent une hypocrisie flagrante. Leur indignation n’est pas guidée par l’empathie envers les femmes, mais par la haine envers l’islam. La véritable révolution apportée par le Coran et la Sunna, celle de l’élévation du statut des femmes et de la protection de leur dignité, est complètement occultée par ceux qui préfèrent une lecture superficielle et hors contexte.

Ces mêmes voix qui s’indignent du Coran restent muettes face aux violences qui frappent des millions de femmes autour d’eux, dans leur propre société. Violences physiques, agressions sexuelles, humiliations quotidiennes… tout cela ne mérite pas un tweet, pas un mot. Mais dès qu’un texte vieux de quatorze siècles est évoqué, leur indignation jaillit comme par magie. Ce n’est pas l’empathie qui les guide, ni la justice : c’est la haine de l’islam, pure et simple, qui motive leur dénonciation sélective.